la cohérence cardiaque
J'introduirai, ce chapitre par cette célèbre formule de Blaise Pascal "Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas"
Cette pensée n'est pas à prendre à demi-mot, car le cœur n'est pas simplement une pompe musculaire possédant une résistance mécanique étonnante comme nous pouvions le penser jusqu'ici. Certes, ces premiers battements prennent naissance environ 22 jours après la fécondation pour ne s'arrêter qu'à notre mort. Durant cette période, il comptabilisera en moyenne plus de quatre milliards de cycles. Mais le plus étonnant se trouve dans les derniers progrès de la neurobiologie, qui nous ont démontré que cet organe est quasiment autonome dans ses cycles systoliques et diastoliques (contraction, relâchement). Il est pour ainsi dire un deuxième cerveau, piloté par une zone interne au muscle cardiaque appelée " nœud sinusal". Il a été aussi reconnu qu'il avait un rôle de glande, intervenant dans un grand nombre de fonctions.
Le système neurovégétatif est divisé en deux :
- Le système sympathique
L'augmentation du rythme cardiaque est ordonnée par le système sympathique, très utile lors de situations à risques où il est nécessaire d'agir promptement. Néanmoins, ce type de réactions doit rester exceptionnel, car il fatigue l'organisme.
- Le système parasympathique
Un système complexe et totalement antagoniste à celui cité précédemment diminue le rythme cardiaque. Il s'agit du système parasympathique. Celui-ci intervient dans les situations de relâchement de détente, de bien-être, de transe ou de méditation. Si ce processus n'existait pas, le rythme cardiaque au repos serait de l'ordre de 120 pulsations/minutes.
Nous avons parlé plus haut du cœur autonome. Cela ne signifie pas qu'il ne dialogue pas avec ses périphériques. Le cœur reçoit des informations du système nerveux central à l'image du cerveau. De même, le cerveau et le cœur se transmettent des données électriques et chimiques.
Dans notre mode de vie actuel, nous faisons trop souvent appel, de manière inconsciente, au système sympathique, qui porte d'ailleurs très mal son nom. Nous pouvons, un instant, considérer le système neurovégétatif comme un élastique, c'est-à-dire que le sympathique agit comme un extenseur sur cet élastique, à l'inverse du parasympathique qui le détend. L'excès de substances sécrétées par le système sympathique tend trop l'élastique. Les quelques moments de détente que nous nous accordons ne suffisent pas à contrecarrer le stress, et par conséquent l'élastique reste trop bandé et ne parvient plus à revenir dans sa position initiale. A chaque fois, il s'étire un peu plus. Ce qui se traduit par un état de stress permanent, voire une déprime chronique.
Souvent, la personne ne se rend pas compte qu'elle vit dans un état de stress, car ce dernier s'est installé de façon pernicieuse, très lentement. Parfois, à l'arrivée des congés, nous nous rendons compte de cet état, car l'effet psychologique des vacances provoque en nous un relâchement général. C'est alors que tous nos petits mots ressurgissent en même temps : courbatures, rhume, maux de tête, mauvaise digestion, tendinites, déprime... Cet état est qualifié de destress.
Des études scientifiques nous démontrent que les émotions et la respiration sont la clé d'une vie physique et mentale harmonieuse. Lorsque nous ne prenons pas gare à la qualité de nos pensées, la respiration se raccourcit et le cœur se met à battre de façon très irrégulière. Les périodes entre deux contractions sont alors rarement identiques, perturbant de ce fait la régulation *homéostatique du cœur. (*un système fonctionnant en homéostasie cherche toujours à retrouver l'équilibre malgré les facteurs dérangeants provenant de l'extérieur).
Le but des exercices de cohérence cardiaque consiste à rendre les tracés de l'électrocardiogramme totalement homogènes avec de parfaites symétries.
Quel est l'intérêt d'avoir une courbe parfaite me direz-vous?
Le fait est établi, IRM cérébrale et électrocardiogramme à l'appui, que le rythme cardiaque influe sur le cerveau et non l'inverse. En d'autres termes si nous réussissons à stabiliser notre rythme cardiaque, le cerveau sera en mesure de penser que tout va bien, Il est, par conséquent, le métronome de notre corps physique et mental.
Ainsi rassuré, il ne sera pas nécessaire au cerveau d'envoyer en permanence dans le corps des substances telles que l'adrénaline, le cortisol et de faire chuter le *taux d'immunoglobuline (*taux ayant un rapport direct avec l'immunité), de même que le taux de *déhydroépiandrostérone (DHEA) (* hormone maintenant la jeunesse des cellules), provoquant, sur le long terme, de nombreux problèmes de santé. En revanche, il pourra secréter de l'endorphine, connue sous le nom d'hormone du plaisir, salutaire pour l'organisme.
Quelques exercices quotidiens suffiront à mettre en place une accalmie de l'esprit.
Je vous propose de vous aider au cabinet à contrôler votre rythme cardiaque grâce à un logiciel relié à un capteur placé sur votre lobe d'oreille.
En dix minutes seulement, vous commencerez à comprendre le mécanisme. Vous pourrez ensuite le reproduire chez vous, dans le calme, ou lors de votre journée de travail.
L'intérêt du logiciel est, dans un premier temps de vous prouver à vous-même que cela fonctionne vraiment. Grâce à votre propre électrocardiogramme, que vous pourrez suivre à l'écran et ainsi le modifier par votre respiration et vos pensées. En général, je propose ces exercices avant un massage relaxant, pour placer la personne dans les meilleures conditions de détente. Vous pourrez toutefois en bénéficier simplement en me demandant de l'intégrer dans votre séance quelle qu'elle soit.
Oreillette capteur rythme cardiaque
Cohérence cardiaque très irrégulière.
Cohérence cardiaque en voie de retour à la normal après seulement cinq minutes d'exercices.
Exemple d'exercice de cohérence visant à synchroniser la respiration et les pensées. Cette sinusoïde représente le rythme cardiaque recherché. Des cycles parfaitement réguliers.
Les exercices répétés de cohérence cardiaque, tout au long de la journée, nous apprennent à provoquer en nous des "crises de calme". Le calme est indispensable à une bonne santé. Il nous permet d'être plus vigilants, beaucoup plus concentrés, favorise l'utilisation optimum de nos capacités intellectuelles, et nous aide à faire la part des choses entre ce qui est bon ou mauvais pour nous. Pas étonnant que nos ancêtres accordaient au cœur tellement de pouvoirs. Ils pensaient même que les sentiments tels que la bravoure ou la passion y étaient logés.
En résumé :
Les sentiments, les événements et les pensées qui surviennent ont un impact direct sur le fonctionnement physiologique, notamment l'activité cardiaque, et celle-ci influance à son tour l'état émotionnel, affectif et cognitif.